intellect

Pour moi, je ne doute pas que Platon ait écrit les maximes du Phèdre après les avoir apprises de certains auteurs hébreux ou même, comme on l’a dit, après avoir lu les discours prophétiques, quand il disait par exemple : « Ce lieu supracéleste, nul poète encore sur cette terre ne l’a célébré, ni ne le célébrera jamais autant qu’il le mérite », et la suite où on lit encore : « L’essence qui réellement est sans couleur, sans forme, impalpable, objet de contemplation pour le seul pilote de l’âme, notre INTELLECT, dont relève le savoir authentique, c’est ce lieu qu’elle occupe. » Notre Paul, qui devait sa formation à ces écrits prophétiques, aspire aux biens supraterrestres et supracélestes et fait tout en vue de ces biens pour les obtenir. Il dit dans la seconde Épître aux Corinthiens : « Oui, la légère tribulation d’un moment nous prépare, bien au delà de toute mesure, une masse éternelle de gloire. Aussi bien ne regardons-nous pas aux choses visibles, mais aux invisibles ; les choses visibles en effet n’ont qu’un temps, les invisibles sont éternelles. » LIVRE VI

Voici donc ce qu’il dit : «L’essence et la génération constituent l’intelligible et le visible. La vérité accompagne l’essence, l’erreur la génération. A la vérité se rapporte la science, à l’autre domaine l’opinion. L’intelligible est affaire d’INTELLECTion, le visible de vision. C’est l’INTELLECT qui connaît l’intelligible, et l’oeil le visible. Donc, ce qu’est le soleil pour les visibles ? il n’est ni oeil ni vue, mais il est cause, pour l’oeil, du fait de voir, pour la vue de ce que, par lui, elle existe, pour les visibles, de ce qu’ils sont vus, pour tous les sensibles, de ce qu’ils sont sujets à la génération ; bien plus, il est lui-même pour lui-même cause de ce qu’on le voit – voilà ce qu’est Dieu pour les intelligibles : il n’est ni l’INTELLECT, ni l’INTELLECTion, ni la science, mais il est cause, pour l’INTELLECT, de son acte d’intelligence, pour l’INTELLECTion, de ce que par lui elle existe, pour la science, de ce que par lui elle connaît, pour tous les intelligibles et la vérité même et l’essence même, de ce qu’ils existent, étant lui-même au delà de toutes choses, intelligible par une certaine puissance ineffable. LIVRE VI