Et puis après cela, comme s’il avait entendu parler de la doctrine de l’HUMILITÉ sans avoir pris soin de la comprendre, Celse veut décrier la nôtre. Il croit que c’est une contrefaçon de ce que Platon dit quelque part dans les Lois : « Voici que Dieu, suivant l’antique tradition, tient en mains le commencement, la fin et le milieu de tout ce qui est et, par la droite voie de Nature, en achève le cycle. LIVRE VI
S’il en est qui, n’ayant pu voir clairement, dans leur simplicité, la doctrine de l’HUMILITÉ, se livrent à de pareilles pratiques, il ne faut pas mettre en cause l’Évangile, mais pardonner à la simplicité de ces gens qui, avec les meilleures intentions, n’arrivent point à les réaliser à cause de leur naïveté même. Plus que le sage humble et rangé de Platon, est humble et rangé le juste : rangé, parce qu’il marche dans des chemins sublimes et admirables qui le dépassent ; humble, parce que, tout en suivant ces chemins, il s’humilie volontairement, non sous un homme quelconque, mais « sous la puissante main de Dieu », grâce à Jésus qui enseigne ces doctrines : « Il ne retint pas jalousement le rang qui l’égalait à Dieu, mais s’anéantit lui-même, prenant condition de serviteur », « et s’étant comporté comme un homme, il s’humilia plus encore, obéissant jusqu’à la mort et à la mort sur une croix. » Telle est la grandeur de la doctrine de l’HUMILITÉ que, pour nous l’enseigner, nous n’avons pas n’importe quel maître, mais notre puissant Sauveur lui-même qui déclare : « Mettez-vous à mon école, car je suis doux et humble de coeur, et vous trouverez soulagement pour vos âmes. » LIVRE VI