L’Essence suressentielle

Les saints théologiens décrivent souvent sous la forme du feu l’Essence suressentielle […]. Le feu sensible est, pour ainsi dire, partout présent, il illumine tout sans se mêler à rien […]. Il brille d’un éclat total et demeure en même temps secret, restant inconnu hors d’une matière qui le manifeste. On ne peut ni supporter son éclat ni le contempler face à face, mais son pouvoir s’étend partout et, là où il apparaît, il attire tout […]. Par cette transmutation, il se donne à quiconque l’approche si peu que ce soit : il régénère les êtres par sa chaleur vivifiante, les éclaire, mais en soi demeure pur et sans mélange. […] Il est actif, puissant, partout invisible et présent. Négligé, il semble qu’il n’existe pas. Mais sous l’effet de ce frottement qui est comme une prière, il apparaît brusquement, prend son essor, se communique autour de lui. On trouverait encore plus d’une propriété du feu qui s’applique, comme une image sensible, aux opérations du Principe divin. Hiérarchie céleste, xv, 2 (PG 3, 328-329)