Les stations portent des noms. Il ne serait pas convenable que tout lieu sous le ciel, montagne, colline ou plaine, portât un nom et que les stations de cette montée de l’âme vers le Royaume de Dieu n’eussent pas de noms. Elles en ont, composées de termes mystérieux; et cette montée a pour guide non pas Moïse, — « il ignorait » lui aussi « où il allait », — mais « la Colonne de feu et la Nuée », c’est-à-dire le Fils de Dieu et l’Esprit Saint, comme le prouve le Prophète qui dit en un autre passage : « Le Seigneur Lui-même les conduisait ». C’est ainsi que se fera la montée de l’âme bienheureuse, quand auront été engloutis tous les Égyptiens, les Amalécites, et tous ses assaillants; en traversant les unes après les autres ces stations, ces « nombreuses stations » qui « sont chez le Père », elle sera de plus en plus illuminée; à mesure qu’elle passera de l’une à l’autre, elle cherchera toujours à l’être davantage, jusqu’à ce qu’elle se soit habituée à supporter « la vue de la vraie Lumière qui éclaire tout homme » et à soutenir l’éclat de Son authentique majesté. (Homélie sur les Nombres XXVII)