Les philosophes n’ont plu qu’aux Grecs

{{Stromates, VI, 18; — Exhort. aux Grecs, X.}} Les philosophes n’ont plu qu’aux Grecs, et encore pas à tous. Socrate s’est fait écouter de Platon, Platon de Xénocrate, Aristote de Théophraste, Zenon de Cléanthe. Ces hommes n’ont persuadé que leurs adeptes. Mais la parole de notre Maître n’est point restée captive dans l’enceinte de la Judée, comme la philosophie dans les limites de la Grèce. Répandue par tout l’univers, elle a également pénétré chez les Grecs et chez les Barbares, à travers les nations et les bourgades ; elle a converti des familles et des villes entières, elle a vaincu quiconque l’a écoutée, et parmi les philosophes eux-mêmes, il en est un bon nombre qu’elle a conduits à la vérité. Que la philosophie grecque soit entravée par quelque magistrat, la voilà qui s’évanouit sur-le-champ. Mais notre doctrine, à nous, dès le premier instant qu’elle a été prêchée, a vu se soulever contre elle, rois, tyrans; gouverneurs, magistrats: ils lui ont déclaré la guerre avec une armée de satellites et de complices, afin de nous anéantir autant qu’il était en eux. Qu’est-il arrivé ? Elle n’en fleurit que davantage : elle ne s’aurait mourir à l’instar des doctrines humaines, ni dépérir comme un don sans vigueur, car les dons de Dieu sont marqués de sa force. Elle demeure victorieuse de tout obstacle, mais n’oubliant jamais la prophétie qui lui annonce des persécutions sans fin.