Conférences — 1, 7. Il convient donc de rapporter les choses secondaires, jeûnes, veilles, retraites, méditation des Ecritures, à notre but principal, c’est-à-dire à la pureté du cœur, qui est la charité, et non pas de mettre en fuite, pour garder l’accessoire, cette vertu principale, laquelle demeurant entière et sans atteinte, rien n’est capable de nous nuire, même si la nécessité nous oblige à négliger quelque pratique secondaire… Ainsi donc, les jeûnes, les veilles, la méditation des Ecritures, la nudité et le dépouillement de toutes richesses ne sont pas la perfection, mais les instruments de la perfection ; ils ne constituent pas la fin de ce grand art, ils ne sont que les moyens par où l’on y parvient. Aussi serait-il vain de s’y appliquer, si l’on s’en contentait comme du souverain bien, si l’on y bornait le désir de son cœur, et si l’on ne donnait l’essor à son zèle vertueux pour obtenir la fin à laquelle ces pratiques doivent être rapportées. On posséderait les instruments de son art ; on en ignorerait la fin, en laquelle consiste pourtant tout le fruit que l’on espère. Ce qui serait de nature à troubler la pureté et la tranquillité de notre âme, doit donc être évité comme pernicieux, quelque utile et quelque nécessaire que cela puisse paraître.