54. Il y a une grande différence entre méditer intérieurement en s’entretenant avec son propre coeur, et conduire ce même coeur en suivant les lumières de la partie supérieure de l’âme qui, étant éclairée par la foi, devient reine et capable d’offrir au Christ des hosties qui lui soient agréables. C’est donc avec raison qu’un de nos pères qui, par leur science, ont mérité le titre de théologiens, a dit, qu’un feu saint et céleste descend dans les personnes qui se livrent à la méditation pour les enflammer, et les purifier des impuretés et des souillures qui leur restent encore, et que ce même feu descend aussi dans les âmes de celles qui ont réglé leur coeur selon les lumières de la foi, pour les éclairer de plus en plus et les faire avancer dans les voies de la perfection. C’est pourquoi ce feu salutaire est justement appelé une lumière qui consume et qui éclaire. Aussi voyons-nous quelquefois des personnes sortir du saint exercice de la prière comme d’une fournaise ardente, et sentir elles-mêmes qu’elles ont été purifiées de leurs souillures et de leurs imperfections, et délivrées de la concupiscence, ce terrible et funeste foyer des péchés; et que d’autres en sortent toutes remplies de lumières, revêtues des riches habits de l’humilité et inondées d’une joie céleste. Ils ont donc prié de corps plutôt que de coeur, ceux qui dans l’oraison n’ont pas éprouvé plus ou moins l’un ou l’autre de ces deux effets; leur prière a donc été une prière judaïque. E VINGT-HUITIÈME DEGRÉ