{{L’Echelle du paradis. — 18.}} Faisons attention et nous trouverons qu’au signal de la trompette spirituelle qu’est la cloche, les frères se rassemblent visiblement, mais invisiblement les ennemis se réunissent. Les uns se tiennent auprès du lit, après le réveil, et nous persuadent de nous recoucher : Reste, disent-ils, jusqu’à ce que soient finis les hymnes du début, et alors tu descendras à l’église. D’autres plongent dans le sommeil ceux qui sont présents à la prière. D’autres tourmentent violemment, contre l’habitude, l’estomac. D’autres poussent à tenir des conversations dans l’église. D’autres attirent notre esprit dans les mauvaises pensées. D’autres nous portent à nous appuyer contre la muraille, comme si nous étions épuisés. Il arrive qu’ils nous excitent à bailler souvent. Certains d’entre eux nous provoquent à rire fréquemment dans le temps même de la prière, afin d’éveiller par là l’indignation de Dieu contre nous. D’autres font que par légèreté nous nous hâtons dans la prière, et d’autres, au contraire, nous poussent à psalmodier trop lentement par plaisir. Il y en a même qui, pour ainsi dire, assis sur notre bouche, la tiennent fermée et ne la laissent pas s’ouvrir. Mais celui qui pense qu’il est en présence de Dieu, le cœur pénétré de ce sentiment, se tiendra dans la prière comme une colonne immobile, sans se laisser jouer par aucun des démons que j’ai dits.