{{Homélies — 8, 4.}} Pour ainsi parler, il faut franchir douze degrés pour atteindre la perfection. Parfois quelqu’un a atteint ce haut degré et est parvenu à la perfection ; puis la grâce faiblissant, il descend d’un degré et se tient dans les onze autre. Mais tel autre, riche de grâce, reste nuit et jour dans les hauteurs de la perfection, libre et pur, toujours captivé et suspendu dans les régions supérieures. Et si ces merveilles qui ont été montrées à l’homme et dont il a eu l’expérience lui étaient toujours présentes, il ne pourrait pas entreprendre le ministère de la parole, se charger de quoi que ce soit, prêter l’oreille ou faire attention à ce qui le regarde présentement ou songer au lendemain, mais il resterait assis en quelque coin, dans l’élévation et l’ivresse spirituelle. C’est pourquoi ce degré de perfection n’est pas donné, afin que l’on puisse s’occuper de ses frères et du ministère de la parole; mais le mur de séparation a été renversé et la mort vaincue…
{{5.}} Mais qui donc est jamais arrivé à ce degré de perfection, l’a goûté, et a eu l’expérience de l’autre vie? Pour moi, je n’ai encore vu aucun chrétien parfait ou libre de tout mal. Mais s’il en est qui sont établis dans la grâce et qui ont accès aux mystères, aux révélations et à l’immense suavité de la grâce, néanmoins le péché subsiste encore en eux. Ceux-là, à cause de la grâce surabondante et de la lumière qui est en eux, pensent être délivrés du mal et parfaits : ils se trompent par inexpérience, du fait qu’ils sont sous l’influence de la grâce, mais je n’ai vu jusqu’ici personne libre du mal. Quant à moi, parfois et par quelque côté je suis parvenu à ce degré, mais je sais très bien qu’aucun homme n’est parfait.