{{L’Echelle du paradis. — 8.}} Le degré initial de la bienheureuse patience est d’accepter les mépris malgré la douleur et l’amertume de l’âme. Le degré moyen est de les supporter sans chagrin. La perfection, si toutefois elle existe, est de les considérer comme des louanges. Si vous êtes au premier stade, soyez content ; au second, vivez heureux ; au troisième, triomphez d’allégresse dans le Seigneur… J’ai vu un jour trois moines qui avaient ensemble reçu des injures : le premier s’était senti piqué, mais avait gardé le silence ; le second s’était réjoui de l’aubaine pour lui, mais s’était affligé pour l’insulteur ; le troisième, considérant la faute de son prochain, en avait pleuré à chaudes larmes : on pouvait ainsi voir en ces hommes ce que produisait la crainte, la récompense, la charité.