Conférences — 9, 27. Souvent c’est par une joie ineffable et par des transports que se révèlent les fruits de la salutaire componction ; tellement que, l’immensité même de la joie la rendant intolérable, elle éclate en de grands cris, qui vont porter jusqu’à la cellule voisine la nouvelle de notre bonheur et de notre ivresse. Parfois, au contraire, toute l’âme se renferme et se tient cachée en des abîmes de silence ; la soudaineté de la lumière la saisit et lui ôte la parole ; l’esprit, comme étonné, retient tous les sens en suspens, et c’est par des gémissements inénarrables qu’il épanche devant Dieu ses désirs. Quelquefois enfin l’âme étouffe à ce point de componction et de douleur, que les larmes seules sont capables de la soulager.