{{Discours — 14,23.}} Reconnaissez d’où vous vient que vous êtes, que vous respirez, que vous pensez, et, ce qui est le plus grand, que vous connaissez Dieu, que vous espérez le royaume des cieux, l’égalité d’honneur avec les anges, la vision de la gloire, maintenant dans un miroir et d’une manière obscure ( cf. 1 Cor 13,12 ), mais un jour dans la pureté et la plénitude ; que vous êtes fils de Dieu, cohéritier du Christ, et si j’ose dire, dieu même. D’où et de qui vous vient tout cela ? Ou bien, pour ne parler que des moindres choses, de celles qui sont visibles, qui vous a donné de voir la beauté du ciel, la course du soleil, l’orbe de la lune, la multitude des astres, et en eux tous, comme en une lyre, l’ordre et la belle harmonie qui règnent toujours, le retour des saisons, l’évolution des temps, le cycle des années, l’égalité des jours et des nuits, la fertilité de la terre, la diffusion de l’air, l’immensité de la mer avec ses flux et ses reflux, la profondeur des fleuves, le souffle des vents ? Qui vous a donné les pluies, l’agriculture, la nourriture, les arts, les habitations, les lois, les gouvernements, la vie civilisée, la familiarité avec vos semblables ? D’où vous vient que parmi les animaux les uns sont apprivoisés et vous sont soumis, d’autres vous sont donnés comme nourriture ? Qui vous a placé comme seigneur et roi de tout ce qui est sur la terre ? Qui, pour ne parler pas de chaque chose, a donné tout ce par quoi l’homme l’emporte sur les autres créatures ? N’est-ce pas celui qui vous demande maintenant de l’aimer avant tout et au lieu de tout ? Alors ne rougirions-nous pas, ayant reçu déjà de lui ou en espérant tant de biens, de ne pas donner à Dieu cette seule chose qu’est la bienveillance ?