L’enchaînement des vertus.

Homélies — 40, 1. Sachez, mes chers frères, que toutes les vertus sont liées les unes aux autres. Comme en une chaîne spirituelle l’une dépend de l’autre : la prière de l’amour, l’amour de la joie, la joie de la douceur, la douceur de l’humilité, l’humilité de la serviabilité, la serviabilité de l’espérance, l’espérance de la foi, la foi de la soumission, la soumission de la simplicité. De même, à l’inverse, les vices dépendent les uns des autres : la haine de la colère, la colère de l’orgueil, l’orgueil de la vaine gloire, la vaine gloire de l’infidélité, l’infidélité de la dureté de cœur, la dureté de cœur de la négligence, la négligence de la paresse, la paresse de l’« acédie», l’«acédie» de l’impatience, l’impatience de la volupté; toutes les sortes de vices se rattachent les unes aux autres ; et de même, du bon côté, les vertus se rattachent les unes aux autres et s’enchaînent.

2. Le principe de toute louable ardeur et le couronnement des bonnes actions, c’est de persévérer dans la prière : c’est par elle que nous pouvons obtenir toutes les vertus en les demandant chaque jour à Dieu. Par elle vient aussi à ceux qui en sont dignes la participation à la sainteté de Dieu, à l’efficacité spirituelle, et aussi la conformité des dispositions de notre âme avec Dieu le Seigneur, dans un ineffable amour. Celui qui s’astreint à persévérer chaque jour dans l’oraison est enflammé par l’amour spirituel d’une divine passion et d’un ardent désir de Dieu, et il reçoit la grâce de la sanctifiante perfection de l’Esprit.