{{Homélies — 8, 1.}} Quelqu’un se préparant à se mettre à genoux, son cœur est soudain rempli de la vertu divine, son âme exulte en compagnie du Seigneur, comme l’époux, selon le mot du prophète Isaïe: «Comme l’épouse fait la joie de l’époux, ainsi tu seras la joie de ton Seigneur» ( Is 62, 5 ). Il arrive aussi qu’un homme occupé toute la journée, s’il veut donner une heure à l’oraison, se trouve soudain saisi au dedans de lui-même et transporté dans l’oraison, dans les profondeurs sans limites de l’au-delà, avec une parfaite douceur, l’âme sort d’elle-même pour ainsi dire et elle est portée dans les régions supérieures ; alors tous les soucis des choses terrestres sont ensevelis dans l’oubli ; l’esprit est rempli et captivé par les choses divines et célestes, infinies et incompréhensibles, par des merveilles qui ne peuvent être exprimées en paroles humaines, à tel point qu’en cette heure l’âme éclate en ce désir : Ah ! si mon âme pouvait s’envoler de la terre avec ma prière !