18. Les personnes qui, dans leur jeunesse, ont eu le malheur de se laisser aller à l’amour et à la jouissance des plaisirs sensuels, et qui néanmoins dans la suite forment le dessein et prennent la résolution d’entrer dans une communauté religieuse, doivent s’exercer avec le plus grand soin dans les règles austères de la sobriété et de la tempérance, se donner entièrement aux exercices sacrés de la prière, refuser sévèrement à leurs corps tout plaisir et tout ce qui pourrait leur procurer des jouissances et de la joie, et s’abstenir de toute sorte de dérèglements et de sensualités, dans la crainte que leur dernier état ne devint plus mauvais que le premier (cf. Mt 12,45). Car la religion est un port où l’on trouve le salut; mais on peut aussi y trouver le naufrage, et ceux qui voyagent sur cette mer spirituelle, peuvent attester cette vérité. Ah ! Que c’est un déchirant spectacle de voir des gens qui, après avoir traversé la mer orageuse du monde, viennent misérablement faire naufrage et périr dans le port. Voilà donc le second degré; si vous y montez, que votre fuite vous fasse imiter Loth, et non sa femme. 77 L’Échelle Sainte: DEUXIÈME DEGRÉ
131. La connaissance que nous avons de nos mauvaises dispositions et de nos défauts, doit donc nous faire chercher et choisir de préférence l’état d’obéissance, comme nous étant le plus propre et le plus convenable. Que celui, par conséquent, qui se sent porté à l’intempérance et aux plaisirs charnels, ait soin de se mettre sous la discipline d’un supérieur d’une vertu éprouvée et d’une rigoureuse inflexibilité dans la pratique de la tempérance et de la sobriété, plutôt que d’un faiseur de miracles, d’un ami de l’hospitalité, et d’un homme qui se plaise à servir les autres à table. Que celui qui sent son coeur agité par la vanité et possédé de l’orgueil, choisisse pour père spirituel un homme d’une grande sévérité et d’une austérité parfaite, qui ne lui montre jamais un visage riant et satisfait, mais qui soit constamment sans clémence et sans douceur. Il faut donc bien nous garder de rechercher pour directeur un homme capable, par sa sagesse et ses lumières, de nous prédire les choses futures et de prévoir ce qui doit arriver. Désirons et procurons-nous des docteurs véritables, lesquels, par leurs bons exemples dans la pratique de l’obéissance et de l’humilité, et par la solide science, puissent nous guérir de nos maladies spirituelles, nous donner des règles de conduite, nous faire connaître l’état et le lieu qui nous sont nécessaires pour nous sanctifier. 329 L’Échelle Sainte: QUATRIÈME DEGRÉ
6. Sachez aussi qu’un modeste repas de charité dissipe la haine, et que des présents faits dans des intentions pures et sincères apaisent et gagnent les coeurs; mais qu’un festin, dans lequel les lois de la sobriété ne sont pas observées, donne lieu à la licence, et que, sous prétexte de faire un acte de charité, on se livre à des excès dans le boire et dans le manger. 592 L’Échelle Sainte: NEUVIÈME DEGRÉ
19. Tâchez donc de vous rendre maître de votre appétit déréglé pour le boire et le manger, si vous ne voulez pas qu’il se rende maître de vous-même, et que plus tard vous ne soyez honteusement obligé de faire de grands efforts, et sans succès, pour vivre selon les règles de la sobriété et de la tempérance. Ils doivent me comprendre ici, ceux qui sont ignominieusement tombés aux abîme du péché. Quant à ceux qui, se sont rendus saints et chastes, ils n’ont heureusement pas fait l’expérience de la chute dont nous parlons. 726 L’Échelle Sainte: QUATORZIÈME DEGRÉ
39. À qui comparerons-nous celui qui prétend follement terminer avec succès la guerre qu’il soutient contre la luxure avec la seule arme de la tempérance et de la sobriété ? Disons sans hésiter qu’il ressemble à celui qui, étant tombé dans la mer, ne voudrait, pour se sauver, ne se servir que d’une main en nageant. Réunissons donc, si nous voulons triompher, l’abstinence et l’humilité; car nous ne ferions rien avec la première de ces deux vertus, si la seconde n’est avec elle. 792 L’Échelle Sainte: QUINZIÈME DEGRÉ
69. Lorsque à notre réveil, nous trouvons notre âme et notre corps dans la pureté et le calme, nous devons penser que les anges nous ont obtenu cette faveur en vertu des prières que nous avons faites et de la sobriété que nous avons observée avant notre repos. Mais si le contraire était arrivé, et que de mauvais songes nous eussent plongés dans la tristesse et l’ennui, qu’enfin des fantômes nous poursuivissent et nous troublassent par leur honteuse importunité, rappelons-nous ces paroles : 824 L’Échelle Sainte: QUINZIÈME DEGRÉ
113. La malice du démon est variée presqu’à l’infini; elle est grande et bien difficile à connaître, et bien peu de personnes peuvent la pénétrer; j’oserais même dire qu’elle n’est jamais entièrement connue. En effet d’où peut-il arriver qu’en vivant dans les délices, et en nous livrant aux excès de l’intempérance, nous observons les veilles commandées, comme si nous suivions les lois de la plus exacte sobriété et de la plus rigoureuse abstinence ? D’où vient-il encore qu’en jeûnant et en pratiquant les plus grandes austérités, nous nous trouvons accablés de sommeil ? comment se fait-il qu’en gardant le silence parfait de la solitude, nous sentons notre cœur dur et insensible, et que, lorsque dans la compagnie de nos frères nous nous livrons à la dissipation, nous éprouvons les sentiments de la plus ardente componction ? 1378 L’Échelle Sainte: VINGT-SIXIÈME DEGRÉ
9. Si le dernier comble de l’intempérance consiste à se faire violence pour manger et boire, quand on est parfaitement rassasié, la perfection de la tempérance et de la sobriété consiste à se priver de manger et de boire, lorsqu’on en a un très grand besoin; or une âme ne parvient à ce degré de vertu que par la puissance et l’autorité qu’elle a prises sur les appétits et les inclinations du corps. 1713 L’Échelle Sainte: VINGT-NEUVIÈME DEGRÉ