{{L’Echelle du paradis. — 26.}} Dans toutes vos actions et votre conduite, celles que vous faites par obéissance ou de vous-même, celles qui se voient et celles qui sont de l’esprit, la forme et la règle pour vous doit être d’examiner si elles sont véritablement selon Dieu. Je veux dire que si, étant encore des commençants, nous nous mettons à quelque ouvrage et que notre âme n’en acquière pas plus d’humilité qu’elle n’en avait, c’est que, me semble-t-il, nous n’agissions pas là selon Dieu, que l’ouvrage soit petit ou grand. Car pour nous qui commençons comme des enfants, là est la marque certaine de la volonté du Seigneur ; chez ceux qui sont avancés, ce peut être la cessation de la lutte, et chez les parfaits un surcroît et une surabondance de lumière divine… Celui qui est parfaitement purifié voit l’état et les dispositions d’âme de son prochain, bien qu’il ne voie pas l’âme même. Mais celui qui ne fait encore que progresser ne juge de l’état de l’âme qu’à travers le corps. Le moindre feu embrase souvent toute une forêt : ainsi la moindre fissure peut ruiner tout le travail.