{{Lettre à Valérien sur le mépris du monde}} — C’est bien assurément l’amour de la vie qui nous fait prendre tant de plaisir aux choses présentes. Ainsi donc, ceux qui aiment la vie, nous les appelons à la vie. Le plus sûr moyen de vous persuader, c’est de ne vous demander que ce que vous ambitionnez déjà. En faveur de la vie que vous chérissez, nous faisons près de vous fonction d’ambassadeur ( cf. 2 Cor 5, 20 ), et cette vie, si courte, que vous aimez tous, nous vous conseillons de l’aimer éternelle… Car ce serait folie et contradiction que l’amour de la vie amenât la perte de la vie. Donc, que la vie présente vous paraisse digne de mépris ou digne d’amour, dans l’un et l’autre cas ma cause est facile à gagner ; car si vous la méprisez, ce ne peut être que par le désir d’en posséder une meilleure ; et si vous l’aimez, à plus forte raison devez-vous en aimer une qui est meilleure.