Le privilège de la virginité.

{{Homélies sur S. Matthieu — 62, 3.}} Que signifie: «Si la condition d’un homme est telle à l’égard de sa femme » ( Mt 19, 10 ) ? Le voici : S’ils sont liés de manière à ne faire qu’une seule chair ; ou encore : Si de ce fait l’homme est tellement lié qu’il soit toujours coupable s’il répudie sa femme, il est plus aisé de lutter contre la concupiscence de la nature et contre soi-même que de supporter une femme désagréable. Et que dit le Christ ? Il ne dit pas : Oui, c’est plus aisé et vous devez le faire ; et cela pour qu’on ne pense pas qu’il fait du célibat une obligation ; mais il ajoute : « Tous ne comprennent pas, mais ceux- là seulement qui en ont reçu le don » ( ib. 11 ). Ainsi il relève le célibat, en montre la grandeur, et par là il y exhorte, il y attire. Mais voyez la contradiction apparente entre lui et les apôtres. Il dit que le célibat est une grande chose, alors qu’eux le trouvent aisé. L’un et l’autre devait être dit. Il déclare que c’est une grande chose afin de rendre plus courageux ceux qui y sont appelés, et les apôtres le déclarent plus facile afin d’inviter par là à la virginité et à la continence.