Le «pèlerinage », c’est-à-dire la fuite du monde.

{{L’Echelle du paradis. — 3.}} Le pèlerinage est l’abandon sans retour de tout ce qui, dans notre pays, s’oppose à notre dessein de piété… En devenant pèlerin, gardez-vous du démon du vagabondage et de la volupté ; car le pèlerinage lui donne occasion de vous tenter. Le détachement est chose excellente, et le pèlerinage en est le moyen. Celui qui s’est fait pèlerin pour le Seigneur ne doit plus s’attacher à rien pour ne pas paraître vaciller sous l’empire des passions. Vous qui avez quitté le monde, n’ayez plus rien de commun avec le monde. Car les passions ont coutume de se réveiller… Nous devons nous retirer dans les lieux où nous aurons le moins de sujets de consolation, de vaine gloire ou d’orgueil ; autrement nous nous envolerons en emportant nos passions avec nous. Cachez l’éclat de votre naissance et ne vous faites pas gloire de votre nom, afin qu’on ne vous trouve pas tout autre en vos actions que vous n’êtes en votre personne.