LE PARLER DES ANIMAUX

D. Sidersky, Les origines des légendes mulsumanes dans le Coran et dans la vie des Prophètes. Librairie orientaliste Paul Geuthner, 1933

Les chroniqueurs musulmans racontent que lorsque Adam sortit du Paradis l’ange Gabriel lui remit des grains de blé, des instruments aratoires et une paire de bœufs de labour, et lui apprit à préparer la terre, à semer et à récolter le blé, à moudre les grains et à pétrir et cuire le pain.

Al-Kissaï (l.c, p. 53) relate le détail suivant :

Un jour en labourant la terre, les bœufs s’arrêtèrent sans vouloir continuer, et Adam frappa les animaux pour les corriger. Les bœufs s’écrièrent : Pourquoi tu nous frappes ? Parce que vous avez désobéi à mon commandement, répondit Adam. Et lorsque tu avais désobéi au commandement de Dieu, t’a-t-il frappé de la sorte ? reprirent les animaux. Adam tomba alors par terre et dit à Dieu : puisque tu m’as gracié, en effaçant mon péché, permettras-tu désormais à tout animal de me le rappeler ? A partir de ce moment, Dieu enleva aux animaux la faculté de parler, qu’il réserva exclusivement au genre humain.

Cette légende est tirée de l’un des Pseudépigraphes de l’Ancien Testament, le Livre des Jubilés (III, 42). Il y est dit qu’en sortant du Paradis, Adam offrit des sacrifices à Dieu.

En ce jour fut fermée la bouche de toutes les bêles de la terre, des animaux domestiques, des oiseaux du ciel, des quadrupèdes, des rampants, afin qu’ils ne puissent plus parler ; car auparavant, ils parlèrent tous ensemble le même langage.