{{Homélies sur la Genèse X.}} Si le Christ est appelé le mari de l’âme, – car l’âme l’épouse quand elle vient à la foi, – son adversaire est bien cet autre mari que l’âme épouse quand elle s’écarte de la foi, celui-là même que l’Écriture nomme « l’ennemi » parce qu’ « il sème l’ivraie au milieu du bon grain ». Il ne suffit donc pas pour l’âme qu’elle soit chaste de corps, il faut encore que ce mari exécrable ne l’ait point connue. Car il peut arriver qu’une femme, tout en conservant la virginité du corps, connaisse ce mari exécrable qu’est le diable, et qu’en accueillant dans son coeur les traits de la convoitise elle perde la chasteté de l’âme. Et c’est parce que Rébecca était saintement vierge de corps et d’âme à la fois, que l’Écriture redouble son éloge et dit : « elle était vierge et aucun homme ne l’avait connue. »