Le culte des images.

16. Après que Dieu, dans les entrailles de sa miséricorde, s’est fait vraiment homme pour notre salut, il ne s’est pas montré comme à Abraham sous l’apparence humaine, ni comme aux prophètes, mais il est devenu vraiment et substantiellement homme, il a passé sur la terre, vécu avec les hommes, fait des miracles, il a souffert, a été crucifié, est ressuscité et monté au ciel ; et tout cela est vraiment arrivé, a été vu par les hommes, écrit pour que nous nous en souvenions, et pour l’enseignement de ceux qui n’étaient pas les témoins de ces événements, afin que, n’ayant pas vu, mais entendu tout cela et le croyant, nous méritions d’être appelés bienheureux par le Seigneur ( cf. Jean 20,29 ). Mais comme tous ne sont pas versés dans les lettres et n’ont pas le temps de lire, nos Pères ont su faire passer en images tous ces faits, comme des actions d’éclat, afin de nous les rappeler brièvement. Il est certain que souvent, n’ayant pas devant l’esprit la passion du Seigneur, mais voyant l’image de la crucifixion du Christ, nous en venons à penser à la passion du Sauveur, et nous nous prosternons à terre non pas devant la matière, mais devant ce qui est représenté. Quelle différence y a-t-il en effet entre une croix qui ne porte pas l’image du Seigneur et celle qui la porte? La même qui existe quand il s’agit de la Mère de Dieu : l’honneur qu’on lui rend va à celui qui a pris chair d’elle. De même les belles actions des saints nous excitent à être courageux, à chercher à les égaler, à imiter leur vertu et à glorifier Dieu. Comme nous avons dit, l’honneur que nous rendons à nos valeureux frères dans le service de Dieu est une marque de notre amour pour notre commun Maître, et l’honneur que nous rendons à l’image va à celui qu’elle représente. C’est là une tradition non écrite, tout comme de nous tourner vers l’orient pour prier, de vénérer la croix, et beaucoup d’autres pratiques semblables. (De la foi orthodoxe 4)