L’amour de Dieu et l’amour de soi. — Cent Chapitres sur la perfection spirituelle.
C. 12. Celui qui se chérit lui-même ne peut aimer Dieu ; mais celui qui ne se chérit pas lui-même à cause des richesses supérieures de l’amour de Dieu, celui-là aime Dieu. C’est pourquoi un tel homme ne cherche jamais sa propre gloire, mais celle de Dieu ; car celui qui se chérit lui-même cherche sa propre gloire. Celui qui chérit Dieu aime la gloire de son créateur ; car c’est le propre d’une âme intérieure et amie de Dieu de chercher constamment la gloire de Dieu dans tous les commandements qu’elle accomplit et de jouir de son propre abaissement, car à Dieu convient la gloire du fait de sa grandeur, à l’homme l’abaissement pour devenir par ce moyen le familier de Dieu. Si nous faisons cela, joyeux nous aussi, à l’exemple de saint Jean-Baptiste, de la gloire du Seigneur, nous commencerons à dire sans fin : « Il faut qu’il croisse, et que je diminue» [Jn 3, 30].