{{L’Echelle du paradis. — 13.}} L’«acédie» (ennui) est un relâchement de l’âme, une défaillance de l’esprit, un dégoût des exercices spirituels, une aversion de la vie religieuse qu’on professe, une envie des choses du monde, une calomniatrice de Dieu qu’elle trouve sans cœur et sans bonté. Elle rend l’âme languissante dans la psalmodie, lâche dans la prière, mais dure comme le fer dans les exercices extérieure, laborieuse pour le travail des mains, fausse en matière d’obéissance. L’homme soumis ne connaît pas ce défaut, les choses sensibles étant pour lui occasion de prospérer dans le domaine spirituel. La vie en communauté est contraire à l’acédie ; mais l’anachorète l’a pour perpétuelle compagne: elle ne le quitte pas avant la mort et l’attaque chaque jour jusqu’à la fin de sa vie. Quand elle voit la cellule de l’anachorète, elle sourit, s’approche et s’établit auprès de lui.. Le médecin visite ses malades le matin ; mais l’acédie visite vers midi ceux qui s’adonnent à l’ascétisme. Les hôtelleries sont des sources d’acédie ; elles poussent à faire l’aumône grâce au travail des mains… Une âme généreuse ranime l’esprit quand il est comme mort ; mais l’acédie et la paresse dissipent tout le trésor des vertus.