{La virginité est une hostie vivante.} Commentaire sur l’Epître aux Romains — 9,1.
L’hostie vivante, sainte, agréable à Dieu, c’est d’abord, semble-t-il, un corps sans souillure. Mais parce que nous voyons quelques-uns des saints, et même quelques-uns des apôtres qui ont eu des épouses, nous ne pouvons pas penser qu’il en est ainsi de la seule virginité, bien qu’elle puisse tenir le premier rang parmi les hosties de cette sorte, de même que, dans la loi, autre était la victime du prêtre, autre celle du prince, autre celle de la synagogue, autre celle d’un simple individu. Et quoique dans l’Eglise la première victime après les apôtres soit celle des martyrs, la seconde celle des vierges, la troisième celle des continents, je pense cependant que même ceux qui sont engagés dans le mariage et, en vertu d’un consentement mutuel, se livrent pour un temps à la prière, à la manière des Nazaréens qui accomplissent un vœu, si du moins pour le reste ils se conduisent avec justice et sainteté, gardent le droit de montrer leurs corps comme « une hostie vivante, sainte, agréable à Dieu » [Rom 12, 1]. Par ailleurs les corps des vierges et des continents, s’ils sont souillés par la tache de l’orgueil, par les immondices de l’avarice ou de la médisance, par l’impureté du mensonge, ne doivent pas être regardés comme une hostie sainte et agréable à Dieu par le seul fait de la virginité du corps.