{{Lettres — 3, 246 ( à Pierre ).}} La paix, unie à la justice, est quelque chose de divin ; mais si l’une existe sans l’autre, la beauté de la vertu en est gâtée. En effet la paix règne sans doute entre les voleurs, comme aussi entre les loups ; mais chez les premiers c’est pour la ruine des hommes, et chez les seconds pour la perte des brebis. Je ne qualifierais pas du nom de paix celle qui ne s’orne pas de la justice. Mais si la justice vient s’y unir, alors on pourra vraiment parler de paix. C’est pourquoi le Christ a dit : « Je ne suis pas venu apporter sur la terre la paix, mais le glaive » ( Mt 10, 34 ). Non pas qu’il répudie toute paix, mais celle qui est liée au vice, comme il le dit ailleurs : « Je vous donne ma paix» ( Jn 14, 27 ). La vraie paix est en effet celle qui se glorifie de justice et de piété.