La tristesse après la faute.

{{L’Echelle du paradis. — 5.}} Si nous sommes tombés, combattons surtout le démon de la tristesse ; car il se présente à nous durant le temps de l’oraison, et nous remettant en mémoire notre innocence passée, il veut nous détourner de la prière. Ne vous étonnez pas, si même vous tombez chaque jour, ne vous découragez pas, mais persévérez virilement,- et l’ange qui vous garde respectera votre patience. Une plaie récente et encore chaude se guérit facilement ; mais celles qui sont anciennes, qu’on a négligées et laissées sans soin, sont difficiles à guérir : il y faut beaucoup de peine et de médicament, il faut y employer le fer et le feu. Plusieurs sont devenues incurables par le temps, mais Dieu peut toutes les guérir. Avant la chute, les démons nous représentent Dieu comme tout miséricordieux ; après la chute, ils le donnent comme inexorable. Ne vous laissez pas tromper par le démon, quand après une chute grave il vous dit à propos de manquements légers: «Plaise à Dieu que tu n’aies pas fait la première; mais ce dont il s’agit maintenant n’est rien ». Car souvent de minces présents ont apaisé la grande colère d’un juge.