La tentation de toute la vie.

{{Homélies — 26, 14.}} Satan ne cesse jamais de faire la guerre : tant que l’on est en cette vie, dans cette chair, on a à combattre…

{{15.}} De même que le Seigneur a pris un corps, abandonnant toute primauté et puissance, de même les chrétiens sont revêtus du Saint Esprit et jouissent du repos. Si la guerre vient du dehors, Satan frappe, mais eux, intérieurement, ils s’appuient sur la force du Seigneur, et ils ne s’inquiètent pas de Satan. Celui-ci dans le désert tenta le Seigneur quarante jours, et quel mal lui fit-il en s’en prenant de l’extérieur à son corps ? C’est que Dieu était en lui. De même les chrétiens, bien qu’ils soient tentés de l’extérieur, sont intérieurement remplis de la divinité, et ils ne subissent aucun dommage. Si quelqu’un a atteint ces hauteurs du bien, il est parvenu au parfait amour du Christ et à la plénitude de la divinité. Mais celui qui n’est pas tel soutient encore la guerre intérieure : parfois l’oraison l’enchante, et à d’autres heures il est dans l’affliction et la guerre. Ainsi le veut le Seigneur : quand l’homme n’est encore qu’un enfant, il l’exerce au combat ; deux personnes surgissent au dedans de lui, la lumière et les ténèbres, le repos et l’affliction : on prie dans le repos, et à d’autres heures on est dans l’affliction…

{{16.}} Beaucoup de frères sont parvenus à un haut degré de perfection, et ont eu les charismes de guérison, la révélation et la prophétie ; mais comme ils n’étaient pas arrivés à la charité parfaite, qui est « le lien de la perfection » ( Col 3, 14 ), la guerre est survenue pour eux, et ayant été négligents, ils ont succombé. Mais si quelqu’un est arrivé à la parfaite charité, celui-là est désormais lié et captivé par la grâce. Mais s’il approche peu à peu de ce degré de l’amour, sans parvenir à être enchaîné par cet amour, il est encore soumis à la crainte, en butte à la guerre et à la chute ; et s’il n’y prend pas garde, Satan le fera tomber.