La perfection n’est pas le propre du moine.

{{Homélies sur S. Matthieu — Hom. 7, n. 7.}} Que voulez-vous donc, me direz-vous, que nous fassions ? Irons-nous sur les montagnes pour nous faire moines ? C’est cela même que je déplore, que vous vous imaginiez que la modestie et la chasteté sont réservées aux seuls moines, alors que le Christ a établi des lois communes à tous. Lorsqu’il dit : « Si quelqu’un voit une femme avec un mauvais désir» ( Mt 5, 28 ), il ne le dit pas à un solitaire, mais aussi à celui qui est marié, puisque la montagne où il parlait alors était pleine de personnes mariées. Considérez donc ce qui se passe à ces théâtres et renoncez à ces spectacles diaboliques. Et n’accusez pas la sévérité de mes paroles. Je ne vous interdis point le mariage, je ne vous empêche point de vous divertir, mais je veux que ce soit avec modestie, et non d’une manière honteuse, fautive et méritant mille reproches. Je ne vous prescris pas de gagner les montagnes et les déserts, mais d’être honnête, convenable et chaste tout en habitant au milieu de la ville. Tous les préceptes de l’évangile nous sont communs avec les moines, excepté le mariage; et en ce point même saint Paul veut nous égaler à eux, lorsqu’il dit : « la figure de ce monde passe ; ainsi donc que ceux qui ont des femmes soient comme s’ils n’en avaient pas» ( 1 Cor 7, 29 ).