{La perfection est la ressemblance avec le Christ.} Commentaire sur l’Epître aux Romains — 7, 7.
D’après ce qu’indique Paul, quand il dit ; « Mes petits enfants, pour qui j’éprouve de nouveau les douleurs de l’enfantement, jusqu’à ce que le Christ soit formé en vous » [Gai 4i 19], je pense qu’il veut dire que le Christ est formé en ceux qui tendent à la perfection : en tant qu’il est Verbe, pour que la pureté du Verbe de Dieu se façonne en eux ; en tant qu’il est vérité, pour que la vérité réside en eux sans aucun déguisement ; en tant qu’il est sagesse, pour que cette sagesse de Dieu que Paul prêche parmi les parfaits [cf. i Cor 2, 6] se conserve en eux pure et sans aucun mélange d’erreur. Ainsi en considérant tout ce qu’est le Christ, soit la justice, soit la sanctification, soit toutes les autres vertus, si tout cela est parfaitement formé en eux, ils paraîtront conformes à l’image de celui qui est dans la condition de Dieu [cf. Phil 2, 6]… Bien que tout homme qui se sera perfectionné d’après ce modèle que nous avons indiqué, soit l’image de Dieu, c’est-à-dire l’image du Fils de Dieu, pourtant cette image propre, spéciale, qui a élevé entièrement cet homme et l’a formé d’après elle-même, est, doit-on dire, l’âme même de Jésus, qui en tout s’est assimilée au Verbe et à la Sagesse de Dieu, au point que la ressemblance ne comporte aucune altération ; ainsi donc quiconque cherche à atteindre le sommet de la perfection et de la béatitude doit tendre vers l’image et la ressemblance de celui qui est en premier lieu et plus que tous les autres l’image du Fils de Dieu.