La peine de Dieu

Homélies sur saint Luc Fr. 76 – (Lc, 11, 5)

Les mots : « Qui de vous », s’adressent aux disciples et la formule : « aura un ami », veut dire que Dieu est l’ami des saints, comme il l’a été de Moïse et d’Abraham. « Minuit » désigne peut-être « le temps de cette vie, qui est abrégé », lorsque l’exterminateur pénètre dans toute maison de l’Egypte, (l’Egypte qu’est ce monde) dont le linteau des portes n’est pas marqué du sang du Christ. Le disciple demande à son ami « trois pains » : il veut nourrir de la science de la Trinité le voyageur qui vient chez lui, puisque le Christ a dit : « Sans moi vous ne pouvez rien faire. » Mais comment l’ami peut-il répondre de l’intérieur : « Ne me donne pas de peine. » On peut se demander si nous, qui « peinons et ployons sous le fardeau », nous ne communiquons pas nos peines au Seigneur : et c’est pourquoi « il porte nos infirmités et il est affligé à cause de nous. » Tout comme en celui-ci on dit que Dieu sommeille ou qu’il est irrité en cet autre qui pèche, de même il peine à cause de l’homme qui lui communique ses peines.