{{L’Echelle du paradis. — 17.}} La pauvreté est un abandon des soucis terrestres, un affranchissement des inquiétudes de la vie, un voyage sans bagages gênants, la fidélité aux règles, le bannissement de tout chagrin. Le moine pauvre est maître du monde, puisqu’il confie à Dieu tout souci et que par cette confiance il a tous les hommes pour serviteurs. Il ne dira pas aux hommes ce dont il a besoin ; mais ce qui lui viendra, il le recevra comme de la main de Dieu. Le religieux pauvre possède la tranquillité d’âme ; il ne fait pas plus état des choses présentes que des absentes ; retiré dans la solitude, il les regarde toutes comme du fumier. S’il s’afflige de quelque chose, c’est qu’il n’est pas encore pauvre. L’homme pauvre n’a que des prières toutes pures, alors que l’avare souille les siennes par les images des biens matériels.