La pauvreté nécessaire aux moines.

{{Des huit esprits du mal — 7.}} L’avarice est la racine de tous les maux, et elle entretient les autres passions comme de mauvais rameaux ; et elle ne laisse pas se dessécher celles qu’elle a produites. Celui qui veut supprimer ses passions, qu’il coupe la racine ; si l’avarice reste, il ne sert de rien de couper les branches : une fois coupées, elles repoussent aussitôt. Le moine riche est un navire chargé et qui est facilement submergé dans les flots en furie ; car de même qu’un bateau qui fait eau de toutes parts est à la merci des flots, ainsi celui qui est riche est submergé dans les soucis. Le moine pauvre est un voyageur légèrement équipé et qui trouve partout à se loger. Le moine pauvre est un aigle volant dans les hauteurs, qui descend chercher sa nourriture quand il y est forcé.