Ainsi instruits, les théologiens louent tout ensemble la divine Origine de n’avoir aucun nom et de les posséder tous.
De n’avoir aucun nom, puisqu’ils rapportent que la déité elle-même dans une des visions mystiques où elle se manifeste symboliquement, reprit celui qui lui demandait : « Quel est ton nom ? » (Gen 32, 29) et, pour le détourner de toute connaissance capable de s’exprimer par un nom, lui dit : « Pourquoi demander mon nom ? D est admirable » (Jug 13, 18). Et n’est-il pas en effet admirable, ce nom qui dépasse tout nom, ce nom anonyme, « qui transcende tout ce qui porte un nom, non seulement dans le monde présent, mais encore dans le monde à venir » (Eph 1, 21) ?
D’avoir pluralité de noms, lorsqu’ils observent qu’elle dit d’elle-même : « Je suis celui qui suis » (Ex 3, 14), ou encore Vie, Lumière, Dieu, Vérité ; et lorsque ceux qui connaissent Dieu célèbrent par des noms multiples la Cause universelle en s’inspirant de ses effets, comme Bonté, Beauté, Sagesse. […] Chorège de vie, Intelligence […], Ancien des Jours, Jeunesse éternelle, Salut, Justice, Sanctification, Libération, comme surpassant toute grandeur et se manifestant à l’homme dans une brise légère. Ils affirment en outre que cette Origine divine […] est à la fois au sein de l’univers et au-delà du ciel, Soleil, Etoile, Feu, Eau, Souffle, Rosée, Nuée, Roc absolu, Pierre, en un mot tout ce qui est et rien de ce qui est.
Ainsi cette cause de tout qui dépasse tout c’est à la fois l’anonymat qui lui convient et tous les noms de tous les êtres […]. Elle contient d’avance en soi tout être f…] en sorte qu’on peut la louer et la nommer à partir de tout être.
Noms divins, i, 1, 6 (PG 3, 596)