{La disposition de l’âme peut toujours changer.} Commentaire sur l’Epître aux Romains — 5,10.
La nature raisonnable conserve toujours le libre arbitre. Il a été possible à celui qui pour la splendeur de la gloire était Lucifer et qui brillait le matin dans la lumière de la science, de perdre sa gloire et de se transformer en ténèbres à cause du mal qu’il a admis ; et de même celui qui fut sans tache dès son origine, qui habita parmi les chérubins, qui vécut au milieu des pierres précieuses et fut revêtu de toute la beauté des vertus, en sorte que, au divin paradis, aucun arbre du bien et des vertus ne pouvait être comparé avec lui, celui-là laissa pénétrer en lui l’iniquité et fut projeté du ciel sur la terre: de la même manière il peut se faire que l’âme, en quelque état qu’elle ait été, quelque perfection qu’elle ait atteinte, en arrive à tomber, parce que la vertu est fragile ; ainsi peut-elle passer du vice à la vertu et de la vertu au vice.