La crainte et l’amour.

{{Doctrines — 4, 2.}} Il y a trois dispositions, comme dit saint Grégoire, où nous pouvons plaire à Dieu. Ou bien nous lui plaisons en craignant le châtiment, et nous sommes dans la condition d’esclave ; ou bien, recherchant les avantages de la récompense, nous observons les commandements en raison de notre propre avantage, et en cela nous ressemblons aux mercenaires ; ou bien nous faisons le bien pour lui-même, et nous sommes dans la condition de fils. Le fils, parvenu à l’âge de raison, fait la volonté de son père non pas parce qu’il craint le châtiment, ni pour en recevoir une récompense, mais par amour pour lui, parce qu’il garde proprement à son égard l’amour et le respect qu’on a pour un père, et il est convaincu que tout ce qui est à son père est aussi à lui. Celui-là mérite de s’entendre dire : Tu n’es plus esclave, mais fils et héritier de Dieu par le Christ. Celui-là, comme nous avons dit, ne craint plus Dieu de cette crainte des commençants, mais il aime, ainsi que le dit saint Antoine : Pour moi, je ne crains plus Dieu.