La consolation qui précède la désolation.

{{Lettres — 3, 40.}} Parfois l’homme devant être en butte à une tentation pour son âme et à une affliction, la grâce du Saint Esprit vient d’abord et console l’âme d’une manière extraordinaire, elle la réjouit d’une joie intime et l’apaise en provoquant un flot de larmes douces comme le miel. Ensuite elle le livre à son ennemi pour le tenter, l’affliger, le troubler, et alors l’âme se trouve plongée dans l’amertume, la crainte, la colère, le désir du mal, les mouvements désordonnés, l’anxiété de cœur, et pour le dire d’un mot, dans d’innombrables maux. Lorsque donc l’homme se trouvera au milieu de toutes ces difficultés, l’ennemi ayant le dessus, et qu’il perdra courage et désespérera de lui-même, alors de nouveau la grâce de Dieu volera à son secours, mettant en fuite le démon, réchauffant largement le malheureux, le ranimant, lui rendant de nouvelles forces, lui donnant du repos, comme fait une tendre mère pour son enfant qui pleure, le prenant dans ses bras avec un ardent amour, lui offrant le sein, donnant à ce petit la consolation qui convient et une pleine assurance. Tout cela se passe ainsi, afin que, grâce à cette consolation préalable de la grâce divine, et aussi à cette douce visite, à cet heureux réconfort, et à ce flot intarissable et éternel d’espérance qui suit l’affliction, la malice de Satan soit arrêtée et brisée désormais, et qu’elle se montre vaine par l’effet de la Providence du Maître.