Nous disons donc que la Cause universelle, située au-delà de l’univers entier, n’est ni matière […] ni corps ; qu’elle n’a ni figure, ni forme, ni qualité, ni masse ; qu’elle n’est dans aucun lieu, qu’elle échappe à toute saisie des sens […]. Nous élevant plus haut, nous disons maintenant que cette Cause n’est ni âme ni intelligence ; […] qu’on ne peut ni l’exprimer ni la concevoir, qu’elle n’a ni nombre, ni ordre, ni grandeur, ni petitesse, ni égalité, ni inégalité, ni similitude, ni dissimilitude ; qu’elle ne demeure immobile ni ne se meut ; […] qu’elle n’est ni puissance ni lumière ; qu’elle ne vit ni n’est vie ; qu’elle n’est ni essence, ni perpétuité, ni temps; qu’on ne peut la saisir intelligiblement; qu’elle n’est ni science, ni vérité, ni royauté, ni sagesse, ni un, ni unité, ni divinité, ni bien ; ni esprit, ni filiation, ni paternité au sens où nous pouvons l’entendre ; ni rien de ce qui est accessible à notre connaissance ni à la connaissance d’aucun être ; qu’elle n’est rien de ce qui appartient au non-être, mais rien non plus de ce qui appartient à l’être ; que personne ne la connaît telle qu’elle est […]; qu’elle échappe à tout raisonnement, à toute appellation, à tout savoir ; qu’elle n’est ni ténèbre, ni lumière, ni erreur, ni vérité ; que d’elle on ne peut absolument ni rien affirmer ni rien nier ; que, lorsque nous posons des affirmations et des négations qui s’appliquent à des réalités inférieures à elle, d’elle-même nous n’affirmons ni ne nions rien : car toute affirmation reste en deçà de la Cause unique et parfaite de toutes choses, car toute négation reste en deçà de la transcendance de Celui qui est dépouillé de tout et se tient au-delà de tout. Théologie mystique, IV et V (PG 3, 1047-1048)