{{La béatitude est dans l’assimilation à Dieu.}} — Des Béatitudes
1. Il a été dit plus haut d’une certaine manière, et nous redirons encore ici, que le but de la vie vertueuse est l’assimilation avec Dieu. Or ce qui est sans passion et sans tache évite entièrement l’imitation des hommes Car il n’est pas possible que la vie mêlée aux passions soit assimilée à la nature étrangère aux passions. Si donc Dieu seul est bienheureux, comme le dit avec raison l’apôtre, si la communication de la béatitude aux hommes se fait par l’assimilation avec Dieu, et que l’imitation soit impossible, c’est donc que la béatitude est inaccessible à la vie humaine. Mais il y a certaines propriétés de la divinité qui sont offertes à l’imitation de ceux qui le veulent. Qu’est-ce donc ? Il me semble que le Verbe appelle pauvreté d’esprit l’humilité volontaire, et l’apôtre nous en donne comme exemple la pauvreté de Dieu, quand il dit : « Celui qui était riche s’est fait pauvre pour nous, afin que nous nous enrichissions de sa pauvreté» [2 Cor 8,9]. Puisque donc tout le reste, qui concerne la nature divine, dépasse la mesure de la nature humaine, alors que l’humilité s’accorde avec notre nature et convient aux êtres qui sont à terre, qui tirent leur origine de la terre et qui retournent vers la terre, vous, si vous imitez Dieu en ce qui est possible à votre nature, vous avez revêtu la forme bienheureuse.