Discours — 24. Sur la route des vertus il y a des chutes, il y a des adversités, il y a de la mobilité, il y a du changement, il y a des limites, il y a des défaites, il y a du découragement, il y a de la joie, il y a de la peine de cœur, il y a de la tristesse, il y a de la tranquillité de cœur, il y a du progrès, il y a de la force. On marche en effet jusqu’à ce qu’on soit parvenu à la tranquillité. Or l’«apathie» est bien loin de tout cela et n’a besoin de rien. Car elle est en Dieu et Dieu est en elle; elle n’a pas d’ennemi, pas plus qu’elle ne connaît la chute, ni l’incrédulité, ni la fatigue de la vigilance, ni la crainte de la passion, ni le désir de quoi que ce soit, ni la peine causée par aucun ennemi. Grands et innombrables sont ses titres de gloire. Là où il y a crainte à propos de quelque passion, on est loin d’elle, et là où quelque reproche monte du cœur, on lui est étranger. Tel fut le corps que prit le Seigneur Jésus, telle la charité qu’il apprit aux siens à exercer dans la joie. C’est pourquoi bien des ignorants ont cru être arrivés là, alors que les passions sont encore vivantes dans leur âme, que leur corps n’est pas entièrement purifié, et qu’ils se sont détournés du devoir.