Fais donc tomber à grands flots ce sang de la douleur sur ton fils, plonge-le dans cette mer de douleur qui seule peut lui donner et lui conserver le sentiment ; qu’il y séjourne plus longtemps que Jonas dans la baleine, plus longtemps que Moïse sur la montagne, plus longtemps que l’arche sur les eaux du déluge, plus longtemps que les Hébreux dans le désert, plus longtemps que ces mêmes Hébreux dans toutes les captivités, qu’il y séjourne pendant toute sa vie terrestre, parce que ce n’est que par ce moyen que ce sang déposera dans son coeur, dans ses os, dans sa moëlle, dans ses veines, dans toutes les fibres de son être le vrai élément sacerdotal d’où doivent naître pour lui la lance et l’épée. Qu’il mange chaque jour de ce pain sacerdotal, et qu’il s’enivre du vin de la colère du Seigneur. Nouvel Homme 10
Si par l’examen qu’il en fera, il les trouve non seulement chancelants sur ces bases fondamentales, mais encore disposés à en nier l’existence, et ne s’approchant de lui que par l’esprit du doute, et comme pour l’éloigner lui-même des sentiers de sa foi, et le faire tomber en confusion, il ne leur répondra rien ; ou il leur dira, comme le Réparateur disait aux Juifs qui lui demandaient des prodiges et des miracles : Ils n’en auront point d’autres que celui du prophète Jonas. Parce que ce miracle est visible dans l’âme de l’homme qui est ici-bas emprisonné pendant trois jours élémentaires, pour n’avoir pas voulu remplir sa mission auprès des anciens Ninivites, et que, par conséquent, l’homme a, en lui-même, un miracle suffisant pour être inexcusable de n’avoir pas de foi. Nouvel Homme 42