78. C’est l’obéissance qui produit l’humilité, et l’humilité produit la paix et le calme dans une âme; car elle la délivre des tempêtes des passions, et lui procure une victoire parfaite sur son propre coeur. C’est ce que le roi-prophète nous enseigne par ces paroles : “Le Seigneur S’est souvenu de nous dans notre humiliation, et nous a délivrés des mains de nos ennemis” (Ps 135,23-24). Rien donc ne peut ici nous empêcher d’affirmer que l’obéissance engendre la paix précieuse du coeur, puisqu’elle produit l’humilité, et que l’humilité donne l’existence à cette paix, laquelle perfectionne et couronne l’humilité. Ainsi l’obéissance est le principe et la cause de l’humilité, et la {{paix de l’âme}}, qui est la fille de l’humilité, donne à sa mère la dernière perfection. C’est ainsi que Moïse, qui est la figure de l’obéissance, a donné le commencement de la loi, et que Marie, qui est l’image de la paix parfaite de l’âme, a donné la dernière perfection à l’humilité. QUATRIÈME DEGRÉ
18. Si l’Esprit saint, comme il l’est en effet, est appelé la {{paix de l’âme}}, et que la colère, comme elle l’est aussi, soit nommée le trouble de l’âme, ne devons-nous pas conclure nécessairement que c’est surtout la colère qui nous prive de la présence de ce divin Esprit ? HUITIÈME DEGRÉ
20. Voit-il un moine entrer dans l’heureuse {{paix de l’âme}} par la victoire sur les passions ? il cherche aussitôt à l’arracher de son heureuse solitude pour le lancer dans le monde. Sortez d’ici, lui dit-il intérieurement; qu’y faites -vous ? allez travailler au salut de tant d’âmes qui périssent. VINGT-UNIÈME DEGRÉ
Du ciel terrestre, c’est-à-dire de la {{paix de l’âme}}, qui la rend semblable à Dieu en la perfectionnant et en lui procurant la résurrection avant la résurrection générale. VINGT-NEUVIÈME DEGRÉ
5. Cependant cette admirable {{paix de l’âme}} n’est pas la même dans tous ceux qui la possèdent; car elle est plus ou moins éminente et parfaite dans les uns que dans les autres. Il y en a, par exemple, qui ont une horreur extrême pour le péché; d’autres, qui sont dévorés par le désir de s’enrichir de vertus. 6. On appelle avec raison la chasteté {{paix de l’âme}}; car cette vertu angélique est le principe de la résurrection générale, de l’incorruptibilité et de l’immortalité des créatures devenues par le péché corruptibles et mortelles. VINGT-NEUVIÈME DEGRÉ
Eh ! n’était-ce pas de la tranquillité de l’âme que voulait parler saint Paul, en disant : Quel est l’homme qui a connu l’Esprit du Seigneur (1 Co 2,16) ? N’était-ce pas encore cette vertu que voulait signaler un solitaire d’Égypte, en disant qu’il n’avait plus de crainte du Seigneur ? Voulait-il marquer une autre chose que la {{paix de l’âme}}, ce religieux qui priait Dieu de lui permettre d’être encore éprouvé par le feu des tentations ? Quelle est donc encore la personne qui, avant la gloire future, puisse être jugée plus digne de cette tranquillité du coeur, que ce Syrien qui, tandis que David, si illustre parmi les prophètes, disait à Dieu : Accorde-moi , Seigneur, dans le cours de mon pèlerinage, quelque relâche et quelque repos, afin de recevoir quelque rafraîchissement avant que je parte de ce monde (Ps 38), disait lui même : Modère, Seigneur, les effusions surabondantes de grâces et de consolations dont Tu inondes mon âme ? VINGT-NEUVIÈME DEGRÉ
Si c’est un témoignage irréfragable qu’on est esclave de toutes les passions, quand, sans aucune résistance, on succombe à toutes les tentations du démon, c’est, à mon avis, une marque certaine qu’il est parvenu à la bienheureuse {{paix de l’âme}}, l’homme qui peut dire ouvertement avec David : Je ne connaissais pas le méchant qui s’éloignait de moi, cf. Ps 100,4), et ajouter : Je ne sais ni comment ni pourquoi il est venu, ni comment il s’est retiré ; car étant uni à mon Dieu par des liens si forts qu’ils ne me permettront pas de me séparer de Lui, je suis insensible à toutes ces choses et à d’autres semblables. VINGT-NEUVIÈME DEGRÉ
12. Il y a plus d’une pierre précieuse pour orner le diadème des rois, et la {{paix de l’âme}} n’est pas formée par une seule vertu, mais par la réunion de toutes les vertus – elle ne pourrait exister par l’absence d’une seule. VINGT-NEUVIÈME DEGRÉ