Vous voudriez voir que l’Écriture divine connaît bien des bois qui sont raisonnables ? Rappelez-vous ce qui est écrit dans le prophète Ézéchiel : « La onzième année, au troisième mois, le premier jour du mois, la parole de Dieu me fut adressée en ces termes : Fils de l’homme, dis à Pharaon, roi d’Egypte et à sa multitude : A qui te compares-tu dans ta grandeur ? Voilà qu’Assur était un cyprès sur le Liban, à la belle ramure, à l’ombrage épais, ayant sa cime dans les nues. Les eaux l’avaient fait croître, l’abîme l’avait fait grandir, en faisant couler ses fleuves autour de lui et en envoyant ses ruisseaux à tous les arbres des champs. C’est pourquoi sa taille s’élevait plus haute que tous les arbres des champs. » Et peu après : « Les cyprès nombreux dans le jardin de Dieu et les pins n’égalaient pas ses branches, et les sapins ne leur ressemblaient pas. Aucun arbre dans le jardin de Dieu ne l’égalait en beauté, et tous les arbres du jardin des délices de Dieu lui portaient envie. » Homélies sur la Genèse: II – L’ARCHE DE NOÉ Le premier jour.
Remarquez-vous de quelle sorte d’arbres parle le prophète ? et comment il décrit le cyprès du Liban auquel on ne peut comparer les autres arbres du jardin de Dieu ? Il ajoute même, à la fin, que tous les arbres du jardin de Dieu lui portent envie. Il veut évidemment montrer que, selon l’intelligence spirituelle, il parle des arbres raisonnables du jardin de Dieu, puisqu’il raconte qu’ils ont de la jalousie pour les arbres du Liban. Homélies sur la Genèse: II – L’ARCHE DE NOÉ Le premier jour.
Ainsi – mais c’est une parenthèse – remarquez qu’il faut peut-être comprendre le texte : « Maudit soit de Dieu tout homme qui est suspendu au bois » dans le même sens que celui-ci : « Maudit soit l’homme qui met son espoir en l’homme. » C’est à Dieu seul que nous devons être suspendus, à l’exclusion de tout autre, assurât-on même qu’il fût du jardin de Dieu, selon ce que dit Paul : « Quand nous-mêmes ou un ange du ciel vous annoncerait un autre Évangile que celui que nous vous avons annoncé, qu’il soit anathème. » – Mais remettons ce sujet à une autre fois. Homélies sur la Genèse: II – L’ARCHE DE NOÉ Le premier jour.
Il ne pouvait pas en effet, au sortir de Sodome, monter sur la montagne. Cependant il est écrit de Sodome qu’« elle était comme le jardin de Dieu et la terre d’Egypte », avant d’être détruite, à l’époque où Lot choisit d’y habiter. Si ce n’est pas forcer quelque peu, demandons-nous quel rapprochement l’on peut faire entre le jardin de Dieu et la terre d’Egypte pour, que tous deux soient également objet de comparaison pour Sodome. – Voici ma pensée : avant que Sodome eût péché, tant qu’elle gardait la simplicité d’une vie pure, elle était «comme le jardin de Dieu » ; mais quand elle commença de s’avilir et de se noircir dans la salissure de ses péchés, elle devint « comme la terre d’Egypte ». Homélies sur la Genèse: V – LES FILLES DE LOT Le premier jour.
Cependant le prophète dit encore : « Ta soeur Sodome sera rétablie dans son ancien état » ; cherchons si ce rétablissement comporte que Sodome redevienne comme le jardin de Dieu ou seulement comme la terre d’Egypte. – Je doute, pour ma part, que Sodome détruise ses péchés et expie ses crimes si complètement, qu’on puisse la comparer, une fois rétablie, avec le jardin de Dieu plutôt qu’avec la terre d’Egypte. Pourtant, ceux qui y tiennent viendront faire valoir l’expression qui s’ajoute, en quelque sorte, à la promesse – car l’Écriture n’a pas dit que « Sodome serait rétablie » tout court, mais « que Sodome serait rétablie dans son ancien état », – et ils assureront que son ancien état n’était pas d’être « comme la terre d’Egypte », mais « comme le jardin de Dieu ». Homélies sur la Genèse: V – LES FILLES DE LOT Le premier jour.