Commentaire sur Isaïe. — 5, 176. On appelle intellection la facilité de l’âme à saisir les choses et à en synthétiser rapidement les notions. Elle consiste à porter spontanément à leur perfection les germes rationnels qui sont en nous. On peut dire encore qu’elle est la promptitude d’esprit qui trouve d’emblée ce qui convient exactement à chaque situation. Le savoir, au contraire, est une disposition qui emporte avec elle la fermeté et n’est pas ébranlée par le raisonnement. Est savant l’homme qui embrasse les connaissances nécessaires au bonheur, en tant qu’il les possède d’une façon habituelle et solide. On dit enfin qu’il y a sagesse, lorsqu’il y a connaissance des choses divines et humaines et de leurs causes Puisque le Christ est la Sagesse en personne, nous donnerons le nom de sage à celui qui est parfait dans la possession du Christ en tant que Sagesse. L’intelligent se définit par son aptitude à porter à leur perfection les germes rationnels qui sont en nous ; le savant, par le fait d’embrasser les connaissances nécessaires au bonheur dans une possession habituelle et sûre. Nous trouvons dans l’Exode un oracle concernant les ouvriers du tabernacle: Je les remplirai de l’esprit divin d’intellection et de savoir ( cf. Ex 31, 3 ). Aussi, malheur à celui qui ne fait pas remonter à Dieu son intelligence et son savoir ! Que personne ne s’attribue ces biens, en se proclamant savant, intelligent ou sage. Et puisque la sagesse est la science des choses divines et humaines, qu’il en reporte la cause sur le Saint-Esprit.