Homélies sur saint Luc. Il y a deux images dans l’homme : une qu’il a reçue de Dieu au temps de la création, comme le dit la Genèse : « A l’image et à la ressemblance de Dieu », l’autre, l’image de l’homme « terrestre » qu’il reçut ensuite à cause de sa désobéissance et de son péché, quand il fut chassé du paradis, séduit par les attraits du « prince de ce monde ». De même qu’une pièce de monnaie ou un denier porte l’effigie des empereurs du monde, ainsi celui qui accomplit les œuvres du « prince des ténèbres » porte l’image de ce prince. Jésus ordonne ici de rendre cette image et de l’arracher de notre visage pour prendre celle selon laquelle, à l’origine, nous avons été créés, à la ressemblance de Dieu. C’est ainsi que nous rendons « à César ce qui appartient à César et à Dieu ce qui est à Dieu ». « Montrez-moi, dit Jésus, la pièce de monnaie », ou « le denier » comme écrit Matthieu. L’ayant prise, il ajoute : « De qui est l’inscription ? » Ils répondirent : « De César. » Il reprit : « Rendez à César ce qui appartient à César et à Dieu ce qui est à Dieu. » Et Paul dans le même sens a dit : « De même que nous avons porté l’image du terrestre, portons aussi l’image du céleste. » Les mots : « Rendez à César ce qui est à César » signifient donc : abandonnez la figure de «l’homme terrestre », rejetez l’image terrestre pour prendre la figure de « l’homme céleste » et rendre « à Dieu ce qui est à Dieu ».