{{Traité du sacerdoce — L. 6 n. 5.}} Les solitaires ont de grands combats à soutenir ; mais que l’on compare leurs travaux avec les fonctions bien remplies du sacerdoce, on trouvera autant de différence qu’il y en a entre un roi et un simple particulier. Si les exercices d’un moine sont rudes, en revanche l’esprit et le corps y travaillent de concert, on peut même dire que le corps y participe plus largement que l’esprit. Lorsqu’il est mal constitué, toute la force de l’esprit demeure concentrée en elle-même, ne trouvant pas d’oeuvre dans laquelle elle puisse se déployer extérieurement. En effet le jeûne perpétuel, le coucher sur la dure, les veilles, la privation de bain, la sueur abondante, et les autres pratiques qu’on observe pour mortifier le corps, tout cela cesse du moment que le corps n’a pas la force de supporter le châtiment qu’on lui destinait. L’art de gouverner l’Eglise, au contraire, ne relève que de l’âme, qui n’a même pas besoin de la santé du corps pour montrer toute sa vertu. En quoi la vigueur corporelle contribue-t-elle à faire que nous ne soyons point orgueilleux, point colères, point incontinents, mais sobres, tempérants, pleins de décence et de toutes les qualités que saint Paul réunit pour en composer le portrait du prêtre accompli? ( Cf. 1 Tim 3,2. )