{{Conférences — 9, 2.}} Toute la fin du moine et la perfection consiste à prier sans cesse et à y persévérer. Autant que la fragilité humaine le permet, il vise à la tranquillité parfaite de l’âme et à l’inaltérable pureté. Et telle est la raison qui nous fait affronter le labeur corporel et rechercher de toutes manières la contrition du cœur, avec une constance que rien ne lasse. Aussi bien sont-ce là deux choses unies d’un lien réciproque et indissoluble. Car tout l’édifice des vertus n’a qu’un but, qui est d’atteindre à la perfection de la prière ; mais sans ce couronnement, qui en assemble les diverses parties de manière à en former un tout qui se tienne, il n’aura ni solidité ni durée. Sans les vertus, la constante et perpétuelle tranquillité de prière dont nous parlons ne saurait s’acquérir ni se consommer ; mais en revanche, les vertus qui lui servent d’assises n’arriveront pas sans elle à la perfection. C’est pourquoi nous ne pouvons, d’emblée et sans préliminaires, traiter convenablement de l’effet de la prière et l’étudier dans son plus haut degré, qui suppose la pratique de toutes les vertus. Force nous est auparavant de classer et d’examiner en détail les obstacles à faire disparaître et les préparatifs qui s’imposent, pour obtenir le succès. Instruits par la parabole de l’évangile, à nous de supputer d’abord et de rassembler diligemment tout ce qui intéresse la construction de cette haute tour spirituelle.