faiblesse

L’ennemi fut ambitieux dès le commencement, parce qu’il lisait dans les merveilles de la gloire, et qu’il voulut en détourner la source vers lui et la dominer. L’homme ne commença point ses écarts par ce crime, car il ne devait parvenir aux merveilles de la gloire, qu’à mesure qu’il aurait rempli sa mission, et il ne connaissait point encore ces merveilles au moment où il reçut l’existence. Mais il commença ses écarts par la faiblesse, comme font encore aujourd’hui tous ses enfants dans leur bas âge, où les objets d’ambition ne les touchent point ; et cette faiblesse fut de s’être laissé frapper, attirer et pénétrer par l’esprit de l’univers, tandis que le malheureux homme était d’un ordre et d’une région au-dessus de la région de ce monde. PREMIÈRE PARTIE – De la Nature

Quand il fut descendu à ce degré inférieur, l’ennemi eut beau jeu pour lui faire naître les idées de l’ambition qu’il n’aurait pas eues sans cela, et sans qu’on lui parlât de ces objets d’ambition qui lui étaient inconnus. Ainsi par son premier écart, il fut victime de sa faiblesse ; par le second, il fut à la fois victime et dupe de celui qui avait intérêt de l’égarer, et il devint entièrement assujetti à ce monde physique, dont il aurait dû être le dominateur. PREMIÈRE PARTIE – De la Nature

C’est quand, bien loin de regarder nos maux particuliers dans ce monde comme des malheurs, nous avouons que nous n’en pouvons pas éprouver qui ne nous soient dus, et que tous ceux que nous n’éprouvons pas sont autant de grâces que l’on nous fait, et autant de ménagements que l’on a pour notre faiblesse ; de façon qu’avant de nous plaindre de ce qu’on nous enlève nos joies et nos consolations dans ce monde, nous devrions commencer par remercier de ce qu’on ne nous les a pas enlevées plutôt, et de ce qu’il en est encore qu’on veut bien nous laisser. PREMIÈRE PARTIE – De la Nature

C’est ainsi qu’une mère naturelle se conduit avec son enfant, un instituteur avec son élève, en les laissant supporter pendant un temps les suites des abus auxquels ils se sont livrés par faiblesse et par légèreté, et cela afin que l’expérience les rende plus réservés à l’avenir. SECONDE PARTIE. De l’Homme.

Nous pouvons distinguer ces erreurs en trois classes ; savoir : . Les abominations du premier genre, et dans lesquelles toutes les facultés de l’homme se sont corrompues. . Les abominations pieuses qui ont sans doute commencé pour lui comme les précédentes, c’est-à-dire par sa propre corruption ; mais qui ensuite ont eu simplement empire sur sa faiblesse. . Enfin, les simples superstitions de l’idolâtrie qui descendent des abus et des erreurs deux premiers genres, mais qui n’en ont pas les effets et les suites. SECONDE PARTIE. De l’Homme.

Car on pourrait croire même que les superstitions puériles, et les abus secondaires où la faiblesse et la crédulité de l’homme l’ont souvent amené, ont pu aussi le préserver et l’empêcher de commettre des crimes plus essentiels, comme cela lui arriverait s’il possédait de plus grandes lumières, et qu’il fût dépositaire de plus grandes puissances. SECONDE PARTIE. De l’Homme.

Ainsi le besoin d’approcher d’eux le Dieu-homme, et la facilité à croire ce qu’ils désiraient, a été le principe de la création des idoles humaines, et des hommages qu’on leur a rendus. La fourberie opérant ensuite sur la faiblesse et l’ignorance, n’ont pas eu de peine à propager les superstitions, soit celles qui ne sont qu’absurdes, soit celles qui sont à la fois absurdes et criminelles, sans cependant qu’il faille exclure par là l’origine spirituelle active que peut avoir eu aussi l’anthropomorphisme, comme je l’ai indiqué ci-dessus. SECONDE PARTIE. De l’Homme.