Règles plus développées — 5,1. Il faut bien savoir que nous ne pouvons arriver à l’observation de quelque commandement que ce soit, ni même à l’amour de Dieu, ni à celui du prochain, si nous laissons nos pensées errer ici et là. On ne peut posséder parfaitement un métier ou une science, si l’on va de l’un à l’autre ; on ne se rend maître d’aucun si l’on ne cherche à connaître ce qui se rapporte au but visé. Il faut en effet adapter à la fin sa manière de faire, dans la pensée que rien ne s’obtient dans une ligne, si l’on ne prend les moyens appropriés. On ne devient pas un parfait forgeron en travaillant comme un potier ; on ne se fait pas couronner athlète en passant son temps à jouer de la flûte ; mais dans chaque cas on se donne le mal en rapport avec la fin. De la même manière dans ce genre de vie où l’on s’efforce de plaire à Dieu conformément à l’Evangile du Christ, on ne parvient au résultat que si l’on s’éloigne des soucis du monde et si l’on demeure entièrement étranger à ses distractions.