Evangelho de Tomé – Logion 8

Pla

Ele disse: o homem é semelhante a um pescador prudente que joga sua rede ao mar e a retira cheia de peixes pequenos; entre eles o pescador prudente encontra um peixe grande e bom: devolve todos os peixes pequenos ao mar e elege sem duvidá-lo o peixe grande. O que tenha ouvidos para ouvir, que ouça.


EL HA DICHO: EL HOMBRE ES SEMEJANTE A UN PESCADOR PRUDENTE QUE ARROJA SU RED AL MAR Y LA RETIRA LLENA DE PECES PEQUEÑOS; ENTRE ELLOS EL PESCADOR PRUDENTE ENCUENTRA UN PEZ GRANDE Y BUENO: DEVUELVE TODOS LOS PECES PEQUEÑOS AL MAR Y ELIGE SIN DUDARLO EL PEZ GRANDE. EL QUE TENGA OIDOS PARA OIR, QUE OIGA.

Puech

Suarez

Meyer

Barnstone

Layton

Mt 13,47-50


Philippe de Suarez

Voici un logion qui atteste à l’évidence la dégradation de la parole sous la plume de l’ultime rédacteur matthéen. Le bon et gros poisson, auquel on s’attache au point de rejeter tous les petits poissons, a disparu dans le texte de Mt parmi les bonnes choses qui ont été recueillies.

Quant au rappel de la fin du monde, qui suit l’épisode de la pêche, elle est encore plus coutumière de la façon de procéder de Mt que des autres canoniques. Elle est à ranger parmi tous les ajouts du même genre.

C’est, sans doute, l’évocation de ce poisson unique qui a incité l’Église primitive à symboliser Jésus par le poisson, signe de ralliement pour les premiers chrétiens et emblème du Sauveur, parce que, dit saint Augustin, « les initiales des cinq mots grecs Iesous Kristos Theou Yios Soter (Jésus-Christ, Fils du Dieu Sauveur) forme le mot ΙΧΤΥΣ, poisson en grec ». C’est vraisemblablement de cette composition qu’a été tiré le terme Christ (χριστός : oint); cette formule paraît également avoir servi de base à Mt pour fabriquer la pseudoréponse de Pierre à Jésus : tu es le Christ, le Fils du Dieu vivant (cf. log. 13).

A noter par ailleurs que la recherche du bon et gros poisson 3 s’est transformée dans les canoniques en une invitation à l’activité missionnaire : je vous ferai pêcheurs d’homme (Mt 4.19), je vous ferai devenir pêcheurs d’homme (Mc 1.17).

  1. Or “The human,” “The man.”[]
  2. Cf. Matthew 13:47–50; Babrius Fable 4.[]
  3. Cf. également log. 107, v. 6 : et ne se préoccupa que de l’Unique.[]